Don Pasquale

Avec sa musique légère et pétillante comme une coupe de champagne, Don Pasquale tombe à pic pour les fêtes de fin d’année : cette période où l’Opéra prend des allures de gigantesque cadeau déposé au pied du sapin de la place Stanislas.

Sous le nom de Don Pasquale se cache un vieux barbon ronchon qui projette d’épouser une jeune et belle veuve sans le sou. Mais celle-ci se révélera plus opiniâtre qu’elle n’en a l’air et l’amour triomphera à la fin. De Carlo Goldoni à Ettore Scola, un tel scénario a fait les beaux jours de la comédie italienne. Il fournit le canevas de l’un de ces opéras irrésistibles où les péripéties et les coups de théâtre s’enchaînent à un rythme endiablé.

En 1843, Donizetti a déjà quelque soixante-dix opéras à son actif. Don Pasquale est l’un de ses derniers chefs-d’œuvre. Il marque aussi le crépuscule de l’opéra bouffe : au fond, l’histoire de ce vieillard d’un autre temps, c’est aussi la fin d’une époque pour ce genre qui a connu ses heures les plus joyeuses avec Rossini et qui brûle ici de ses derniers feux.

Je connais les mille et une façons 
de frauder en amour…Don Pasquale

Tout paraît facile pour le compositeur au sommet de son art, qui combine des mélodies légères avec une orchestration des plus raffinées. Cinq ans plus tard, Donizetti sera emporté par la folie. Il réalise un ultime tour de piste avec cette partition qui semble nous chuchoter cueillez l’instant à chacune de ses notes.

Le rôle-titre est porté par Lucio Gallo, abonné aux grandes scènes internationales, et celui de Norina par la virevoltante Vuvu Mpofu. Quant à la mise en scène de cette œuvre tournée toute entière vers le plaisir, elle est confiée à Tim Sheader : ce Britannique a fait ses débuts à la Royal Shakespeare Company avant de mener une carrière éclectique qui oscille entre le théâtre et la comédie musicale. Gageons que son Don Pasquale devrait réserver quelques surprises merveilleuses aux petits comme aux grands. Un indice ? Des bonhommes de neige géants.