Violetta·s

Cette saison, l’Opéra national de Lorraine clôt l’année avec le monument lyrique La Traviata de Giuseppe Verdi. Ce drame romantique est le point de départ d’un programme d’action culturelle de grande envergure, le projet Violetta·s, imaginé pour interroger les archétypes de genre dans l’opéra. Au cœur de La Traviata, le personnage de Violetta réunit toutes les caractéristiques de l’héroïne lyrique : sublime, amoureuse passionnée et grande martyre. Pourtant, courtisane à succès, elle redéfinit également les contours des conventions sociales. Le projet Violetta·s a pour ambition de créer une pièce de théâtre musical à partir d’une réflexion sur l’identité de genre. Qui serait Violetta si elle n’était pas le stéréotype de la femme, conçu sous un regard masculin propre à une autre époque ? Pour répondre à cette question, l’Opéra national de Lorraine a réuni des personnes transgenres pour qui la réflexion sur l’identité est fondamentale. Sous l’égide de l’artiste Vanasay Khamphommala, cette troupe de dramaturges non professionnel·le·s s’est nourrie du livret de Verdi afin de questionner les différentes dimensions de la personnalité de Violetta, et ainsi explorer ce que l’opéra ne dit pas.

L’Opéra a confié la mise en scène de ce projet à Laëtitia Guédon, rompue à l’exercice de la transmission. Cette artiste, directrice du théâtre des Plateaux Sauvages à Paris, œuvre pour le métissage culturel et son travail fait la synthèse d’esthétiques artistiques éloignées. Elle conduira la troupe de dramaturges non professionnel·le·s jusqu’à la scène salle Poirel, les engageant dans un travail théâtral assidu.

Le projet Violetta·s est un hommage contemporain à un chef-d’œuvre lyrique, associant création théâtrale contemporaine et pratique musicale lyrique. La dimension musicale du projet a été confiée au chef d’orchestre William Le Sage. À ses côtés, le chœur des étudiants de musicologie de l’Université de Lorraine et de technique vocale du Conservatoire de Nancy, leur enseignante Célia Pierre, et l’Orchestre de l’Opéra défendront l’extraordinaire partition de Verdi.