Les Saisons

Haydn est à l’automne de sa vie lorsqu'il compose Les Saisons (1801). Il a voyagé en Angleterre où il est désormais tenu pour le plus grand compositeur vivant. De retour à Vienne, il consacre ses dernières années à la composition de quelques oeuvres qui comptent parmi ses plus achevées et ses plus personnelles. Ayant découvert à Londres les oratorios de Haendel, il décide de livrer sa propre contribution au genre.

Composé d’après un recueil de poèmes de l’Écossais James Thomson, Les Saisons chante la fresque grandiose de la nature, du soleil qui, d'un éclat argenté, peint l'univers brillant, jusqu’à l’humble coassement de la grenouille, du grésillement du bourdon jusqu’à la violence de l’orage déchaîné : le cycle du monde toujours recommencé qui nous confronte à un spectacle plus grand que nous-mêmes.

Oratorio profane, Les Saisons trouve naturellement sa place dans un théâtre. Il est dirigé par Jakob Lehmann, qui retrouve l'Orchestre après un beau programme De Prague à Vienne la saison précédente : ce jeune chef sait prendre appui sur une lecture historiquement informée des partitions baroques pour en libérer toute la force émotionnelle.